Mon laboratoire travaille sur la régénération rétinienne. Nous utilisons la grenouille Xénope comme système modèle. Cet amphibien est en effet assez fascinant car contrairement aux mammifères, comme nous, il peut régénérer sa rétine très efficacement en cas de blessure.
Et nous étudions le mécanisme sous-jacent car, à l’avenir, il pourrait être utile de déclencher la régénération rétinienne chez les patients humains atteints de maladies neurodégénératives rétiniennes. Nous avons récemment découvert qu’en plus des cellules souches à la périphérie de la rétine et de l’épithélium pigmenté de la rétine, les cellules neurogliales peuvent également être recrutées pour la régénération rétinienne en cas de lésion. Nous étudions donc maintenant les liens entre la neuroinflammation et la capacité de régénération de ces cellules.
En effet, il semblerait que la niche neuro-inflammatoire soit un acteur clé dans la modulation de la régénération de la rétine. Pour étudier les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la régénération rétinienne, nous avons développé plusieurs paradigmes de lésions rétiniennes chez Xenopus. La première est une lésion mécanique de la rétine.
La seconde est une lignée transgénique permettant l’ablation conditionnelle des photorécepteurs médiée par la nitroréductase. Le troisième est un modèle de rétinite pigmentaire basé sur le knock-out de la rhodopsine médié par CRISPR/Cas9 et, pour finir, un modèle cytotoxique piloté par injection intraoculaire de chlorure de cobalt ou de CoCl2. Mon laboratoire d’accueil a montré que si le Xénope peut régénérer sa rétine, l’efficacité est très variable et dépend des stades du têtard ou de l’espèce, Xenopus laevis ou tropicalis.
Cela fait de Xenopus un modèle fantastique pour illustrer les mécanismes moléculaires qui déclenchent ou limitent la régénération rétinienne.