Les perturbateurs endocriniens sont des polluants de plus en plus présents et ils peuvent grandement interférer avec l’économie des hormones thyroïdiennes. Il s’agit d’une préoccupation majeure car les hormones thyroïdiennes sont d’importants régulateurs de la fonction biologique. L’un de nos principaux objectifs est de mesurer si des molécules spécifiques et leurs métabolites sont capables de perturber l’économie des hormones thyroïdiennes in vivo chez les mammifères.
Bien qu’il existe des méthodes de criblage pour ces composés, on sait peu de choses sur la façon dont ils agissent in vivo sur les tissus. Cela est dû au manque de systèmes de test appropriés visant à caractériser leurs effets spécifiques sur les tissus. De plus, cela nécessiterait la mesure quantitative de l’action locale des hormones thyroïdiennes, ce qui est également difficile.
Nous avons développé l’indicateur d’action des hormones thyroïdiennes, ou modèle murin THAI, afin de caractériser l’action des hormones thyroïdiennes dans les tissus. Nous avons réalisé que cela serait suffisant pour mesurer les effets des perturbateurs endocriniens sur la thyroïde d’une manière spécifique aux tissus. Notamment, le modèle THAI nous permettrait de le faire dans un organisme mammifère vivant.
Le modèle THAI permet de détecter in vivo des changements endogènes dans l’action locale des hormones thyroïdiennes grâce à l’imagerie bioluminescente. Cela permet d’utiliser des conceptions croisées, des études de suivi, des études d’autocontrôle et une exposition continue aux perturbateurs. Le modèle THAI nous permet notamment de réduire le nombre requis d’animaux utilisés dans l’étude.